
La peste noire mérite sa première place parmi les épidémies historiques. Toutefois, une maladie plus étrange encore a ravagé le Moyen Âge et la Renaissance en Europe : l’épidémie dansante, aussi connue sous le nom de chorémanie.
De nombreuses personnes ont dansé de manière erratique et frénétique durant des périodes prolongées, apparemment incapables de contrôler leurs mouvements ou de s’arrêter, au point de s’écrouler. Certaines y ont laissé la vie. Alors que cette épidémie affreusement contagieuse se répandait, il n’était pas rare de voir des groupes qui atteignaient la centaine de danseurs. Des dizaines d’accidents similaires ont été documentés à travers le monde entre le 7e et le 19e siècle, avec un pic en Europe observé entre les 14e et 17e siècles.
« La chorémanie est spectaculaire et difficile à se représenter dans nos temps modernes », explique Kathryn Dickason, experte en danse médiévale et autrice de nombreux articles sur le sujet. « Ce qui a abasourdi le clergé et ce qui continue de fasciner les lecteurs d’aujourd’hui, c’est que la chorémanie a affecté tant de personnes, qu’elle était peut-être contagieuse. Rien que cet aspect collectif l’a fait passer au rang de spectacle », continue l’experte.