
Nous n’avons pas de souvenirs remontant avant l’âge de 2 ans, et très peu pour les moments vécus entre 2 et 6 ans. Pourtant, certains événements peuvent avoir d’importantes répercussions par la suite. Comment expliquer que des épisodes de vie dont on ne garde pas le souvenir puissent avoir de telles conséquences ? C’est tout le paradoxe de l’amnésie de l’enfance.
Dans son Dictionnaire des idées reçues, à l’entrée « Mémoire », l’écrivain Gustave Flaubert a noté : « Se plaindre de la sienne, et même se vanter de n’en pas avoir. » Cela dit, il est une mémoire assez défaillante pour chacun de nous : celle des moments de vie de la petite enfance.
D’aucuns affirment peut-être se rappeler d’événements vécus avant l’âge de 2 ans. Il s’agit cependant plus probablement de souvenirs reconstruits à partir des récits des parents, ou de photographies, et non d’épisodes de vie réellement mémorisés : en réalité, les souvenirs relatifs aux deux premières années de vie sont absents.